Publié le 10 mars 2024, par Florence

CRISE IMMOBILIERE ET IMMOBILISME

Publié dans Actualités immobilier

CRISE IMMOBILIERE ET IMMOBILISME
La crise immobilière actuelle et les transformations du marché immobilier en France sont le signe d’une période de changements profonds, influencés par une variété de facteurs économiques et sociétaux et politique.

Pour l’année 2024, les anticipations suggèrent une poursuite de la baisse des prix de l’immobilier, touchant aussi bien les appartements que les maisons dans différentes régions, ainsi qu’une réduction des volumes de transactions. Cette tendance souligne l’importance d’une action rapide et d’une ouverture à de nouvelles approches politique pour naviguer dans ce paysage en mutation.

L’année 2023 a été particulièrement difficile pour le secteur immobilier, marquée par un attentisme des acheteurs et vendeurs face à une baisse de la capacité d’emprunt et une chute significative de la production de crédit. Cette situation incite à reconsidérer les stratégies d’investissement et de localisation des entreprises, qui doivent désormais évaluer prudemment les risques et opportunités présentés par le marché.

Les professionnels de l’immobilier, tels que les agents et mandataires immobiliers, ainsi que les promoteurs, sont confrontés à des défis inédits. De même, les professionnels du bâtiment, y compris les déménageurs et les artisans menuisiers, font face à des inquiétudes significatives concernant l’emploi et les perspectives d’activité. La crise actuelle pourrait entraîner la suppression de près de 100 000 postes dans le secteur du bâtiment d’ici 2024-2025.

Face à ces enjeux, il est impératif d’agir rapidement et de s’éloigner des positions dogmatiques pour le gouvernement.

Pour rétablir la situation sur le marché immobilier, le gouvernement français doit s’attaquer à plusieurs enjeux cruciaux, parmi lesquels l’assouplissement des crédits, l’ajustement des Diagnostics de Performance Énergétique (DPE), l’encouragement des aides fiscales à l’investissement, l’amplification des aides à la rénovation, la réponse au manque de construction, et une gestion pragmatique des zones d’aménagement net zéro artificialisation (ZAN).

Assouplissement des crédits : La nécessité d’assouplir les critères d’octroi des crédits immobiliers est devenue un consensus parmi les professionnels de l’immobilier et du secteur bancaire. Cette mesure vise à faciliter l’accès au logement et à relancer la construction, touchée par une pénurie de logements due notamment à des financements insuffisants pour la rénovation énergétique et les normes environnementales contraignantes​​.

DPE et réglementations environnementales :
Les réglementations sur les DPE visent à encourager les propriétaires à améliorer la performance énergétique de leurs logements, notamment pour lutter contre les « passoires énergétiques ». Cependant, ces mesures ont également un impact sur le marché, ralentissant la mise en vente ou en location des biens moins performants. Il est regrettable qu’un gouvernement puisse modifier les contraintes sans pour autant en gérer les impacts économiques, avec aussi peu de vision, entraînant des reculs incessants qui brouillent la compréhension du système et rendent impossible pour les entreprises la planification à long terme.

Aides fiscales à l’investissement et à la rénovation :

Pour stimuler l’investissement locatif et la rénovation des logements, le gouvernement propose diverses aides, telles que le dispositif Denormandie pour l’investissement locatif dans l’ancien avec travaux, ou encore MaPrimeRénov’ pour encourager les travaux de rénovation énergétique. Ces mesures sont cruciales pour améliorer le parc immobilier existant et encourager l’investissement dans le secteur immobilier. Cependant, des décisions brusques de réduction de ces aides viennent brouiller les fondamentaux de ces métiers, dont les répercussions en termes d’emploi sont catastrophiques, avec plusieurs dizaines de milliers d’emplois impactés en France. Nous assistons encore à un rétropédalage. Alors, comment aujourd’hui gérer une entreprise face à cette insécurité législative ?

Réponse au manque de construction et ZAN :
La stratégie visant à augmenter l’offre de logements neufs tout en respectant les objectifs environnementaux, en particulier à travers la politique de Zéro Artificialisation Nette (ZAN), nécessite une approche pragmatique plutôt que des processus législatifs susceptibles de détruire davantage d’emplois et dont les vertus écologiques sont discutables. À noter que les demandes de permis de construire ont chuté de près de 24 % au cours des douze derniers mois. Cette situation annonce une crise sociétale, un obstacle à l’accès à la propriété et remet en question la promesse sociale permettant à chacun, au cours de sa vie, de promouvoir ses investissements et d’acquérir d’autres biens pour sécuriser sa retraite.

Pour surmonter ces défis, le gouvernement doit rapidement adopter une approche flexible et réactive, capable de s’adapter aux évolutions du marché tout en respectant les engagements environnementaux. Cela implique de repenser les politiques de financement et de soutien à la rénovation, de clarifier et potentiellement assouplir les réglementations autour du DPE, et de trouver des solutions innovantes pour stimuler la construction de logements neufs sans augmenter l’artificialisation des sols. Il est également crucial de trouver des leviers fiscaux pour un financement privé du marché locatif, car ce n’est pas le gouvernement qui financera en phase de désendettement. Une telle démarche nécessite la collaboration de tous les acteurs du secteur immobilier, des institutions financières, des collectivités locales, des citoyens, mais surtout avec les corps intermédiaires, comme les fédérations professionnelles et les chambres de commerce. Le savoir n’appartient pas à une élite, et la vérité ne naît pas des statistiques.

Bien que les époques changent, les vieux adages résistent :

 « Quand le bâtiment va, tout va. »

Ainsi, changer le monde ne signifie pas le détruire.

 

 

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